Naturellement, la géologie influence nos cadres de vie, nos paysages, l’aménagement de notre territoire, nos activités économiques et sociales… Depuis des millénaires, l’Humain a cultivé des savoir-faire à partir des ressources de la terre qu’il habite.
C’est cet héritage que le Géoparc Terres d’Hérault s’est engagé à protéger et à valoriser pour célébrer ces liens qui unissent l’Humanité et la pierre.
Du Néolithique jusqu’à l’époque moderne en passant par l’Antiquité gallo-romaine ou le Moyen-âge, les traces archéologiques qui lient les activités humaines avec la géologie et l’usage de la pierre sont présentes sur le territoire. En Centre-Hérault, ces ressources ont fortement marqué notre patrimoine et le développement économique local.
Géologie et économie, des liens déterminants en Centre Hérault
Matériaux de construction, ressources minières et thermales, terres propices à l’agriculture… Notre histoire géologique de quelques millions d’années a façonné nos sols, défini leur composition.
L’Homme a su puiser dans cette richesse pour développer une économie locale singulière et précoce.
Le cuivre
une exploitation aux sources de la métallurgie en France
Les mines de cuivre de Cabrières (les fosses du Puech Farrus) comptent parmi les plus anciennes mines d’Europe !
Vieilles de 5000 ans (Charcolithique et Bronze ancien), elles sont exceptionnelles par leur conservation des procédés techniques d’extraction et de traitement du minerai (aire de Roque-Fenestre de transformation en métal du minerai).
On a retrouvé des traces d’extraction et de métallurgie parfaitement conservées, datant sur au moins 200 ans de l’époque gallo-romaine, un siècle avant et un siècle après notre ère.
Le charbon
Une source d'énergie exploitée de manière industrielle
Dans le Bassin minier de Graissessac-Le Bousquet d’Orb, situé dans la vallée de l’Orb, le charbon est extrait pour le chauffage dès le XIIIème siècle.
C’est à partir des années 1767-1780 qu’il est exploité de manière industrielle, pour accompagner à l’origine l’implantation d’une activité verrière.
Le Bassin connaitra une intense activité d’extraction dès le début du XIXème avec la création de sociétés privées.
La fermeture définitive de la dernière exploitation en 1995 marquera la fin d’une époque pour les mines en Centre-Hérault.
Les vins d'Hérault
des terroirs façonnés par la géologie
La culture de la vigne s’harmonise avec les composantes des terroirs dont la variété des sols traduit les nuances des affleurements géologiques.
- Les grés offrent un environnement idéal de terres caillouteuses, pauvres mais bien drainées, riches en nutriments minéraux, favorables à des vins de caractère que l’on dit « fruités, aux tanins très ronds et aux notes de garrigue ».
-Les schistes ont contribué à façonner des terroirs emblématiques. A l’ombre du Pic de Vissou et tout près du cirque de Mourèze, le terroir de l’Estabel à Cabrières, situé sur des contreforts schisteux bien ensoleillés, est classé AOP Languedoc Cabrières pour les rouges, les rosés et les blancs, la clairette étant un des plus anciens cépages.
-Le basalte constitue un 3ème socle géologique, notamment dans le secteur de Pézenas, les terroirs de basalte donnant naissance à des cuvées intenses et fraiches à partir de cépages bien adaptés. Les vignerons n’hésitent pas à signer « Basalte » leur production à Caux ou Fontès.
Le rayonnement et la qualité des terroirs d’Hérault font de la viticulture le 2ème PIB du département !
Les eaux thermales
une autre richesse de l'Hérault
Au cours de leurs parcours à travers les strates géologiques, les eaux interagissent avec les roches avant de remonter à la surface. Les résurgences naturelles d’eau chaude, fortement minéralisée, sont le plus souvent associées à des systèmes volcaniques ou à des processus magmatiques, mais aussi à l’existence d’autres facteurs qui expliquent leur réchauffement.
Leur température augmente leur capacité de dissolution des minéraux intégrés aux roches, oligo-éléments qui leur attribuent des propriétés médicales exceptionnelles.
Les thermes du Géoparc Terres d’Hérault sont exploités à des fins thérapeutiques :
> A Avène, l’existence d’une microflore originale dans les eaux de son impluvium contribue à leurs qualités reconnues depuis 1736.
Elles sont notamment réputées pour leurs propriétés curatives sur les affections cutanées.
> A Lamalou-le-Bains, les eaux sont riches en radium et en thorium. Leurs vertus thérapeutiques ont été mises en lumière par le docteur Charcot au XIXe siècle. Ici, on vient pour la récupération physique et psychologique, mais aussi neurologique et rhumatologique.
Un patrimoine et des savoir-faire cultivés à partir des ressources de la terre
Constructions en pierre préhistoriques, artisanat local… Les vestiges de l’usage de ces précieuses ressources géologiques par l’Homme sont encore visibles aujourd’hui et l’héritage de savoir-faire encore bien vivants.
Des vestiges archéologiques
Aux origines, les sites mégalithiques, dolmens, menhirs ou pierres dressées (« Peyre plantade »), enceintes défensives, témoins nombreux en Centre Hérault, sont des éléments notables des paysages ruraux.
Datés du néolithique, certains dolmens dont ceux de Soumont (de Coste Rouge et du Belvédère) sont classés monuments historiques témoignant des modes de vie, des croyances et rites funéraires.
Les tumulus (grand amas artificiel de pierres au-dessus d’une sépulture) du Lodévois marquent le paysage par leur amoncellement de pierres jusqu’à la dalle sommitale.
Les pierres sont locales, ici gneiss et granite, durs et résistants, ailleurs calcaire en dalle ou encore ruffe, grès, basalte…
Elles portent trace de la longue histoire de l’occupation humaine.
Un habitat naturel
Grottes, cavernes et avens complètent le rapport à la pierre par les abris qu’ils représentent.
La vaste Bauma Traucada en creux sur la falaise méridionale du Larzac témoigne d’une longue séquence résidentielle avec un habitat bien distribué et tout en sécurité.
Des refuges créés
selon des savoir-faire ancestraux
La pierre est un matériau de construction utilisé sans mortier pour édifier murets et capitelles en pierres sèches.
Les capitelles, des cabanes, servaient traditionnellement de refuge pour les bergers et agriculteurs. Elles sont encore très présentes autour du lac du Salagou, vers Liausson, Cabrières, sur le Larzac… et attestent de la richesse géologique.
Un précieux ornement pour les monuments
A Coumiac, près de Saint-Pons-de-Thomières, les marbres rouges de grande qualité, ont servi à orner des monuments, à décorer notamment la célèbre salle rouge de la Maison-Blanche à Washington ou encore la Maison de France de Rio-de-Janeiro.
Les exploitations de la pierre sont encore présentes aujourd’hui, comme sur le pic du Vissou avec une production de marbre griotte.
Argileum (Saint-Jean-de-Fos)
Haut-lieu de transmission du savoir-faire traditionnel des potiers
Rendez-vous à Argileum, musée de la poterie, à Saint-Jean-de-Fos, entre Aniane et Saint-Guilhem-le-désert, pour un véritable voyage dans le temps à la découverte d’une pratique artisanale renommée.
Ce lieu rappelle combien la poterie – les Terrailles -, activité artisanale bien implantée dans la commune depuis le Moyen-Âge, s’est développée grâce aux bancs d’argile exploitable en carrières, les terriers, présents sur le territoire.
Cette ressource naturelle a permis à ce petit village de devenir un haut lieu de la céramique.
Ici, les potiers perpétuent les techniques de tournage, modelage et de cuisson au four à bois. Préservation et transmission de ce patrimoine bien vivant sont au cœur du projet d’Argileum.
Un territoire pastoral
figure culturelle des paysages des Causses méridionaux
Dans cette partie du Géoparc, on observe des paysages typiques du Karst, un massif calcaire sculpté par le travail de l’eau. Ces faciès géologiques commandent la morphologie, l’hydrogéologie entre autres et conditionnent la nature des sols.
Sur ces terrains favorables, l’Homme a développé des activités agropastorales, qui ont elles-mêmes participé à façonner ces paysages des Grands Causses dans leur rapport à la nature et fondé leur dimension culturelle par les modes d’installation et d’évolution de ses pratiques de mise en valeur.
Les Grands Causses sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial culturel immatériel de l’Humanité par l’Unesco en tant que « paysage culturel de l’agropastoralisme méditerranéen ».